Ce projet est né dans les bas-fonds du mois de novembre 2020, alors que l’humanité découvrait les joies d’une pandémie mondiale et d’un confinement obligatoire. C’est avec un soupçon d’embarras qu’il me faut confesser que l’histoire de « Lumen », c’est un peu la mienne, pour avoir été cette acheteuse quasi compulsive de lampes pour éclairer mon 3 et demi, pour avoir été celle qui s’est fait doubler par quelqu’un d’autre dans l’achat d’un abat-jour et pour avoir été celle qui en a réellement été contrariée. « Ma pauvre fille, si tu te mets dans un état pareil pour une lampe, c’est signe qu’il ne se passe vraiment pas grand-chose dans ta vie. » L’absurdité de la situation était telle qu’avec un brin de recul, je me suis dit que c’était un beau point de départ pour un court-métrage : parler de l’isolement, du gris ambiant et du déraisonnement, à force de vivre entre des murs silencieux et de chercher un appel d’air qui ne vient pas. Tout ça, en convoquant la lumière dans sa forme la plus banale, et en campant l’histoire du point de vue d’une personne âgée, comme il en existe malheureusement trop pour qui la télévision ou l’ordinateur est le seul allié de leur solitude confinée. C’est ainsi que le « pas grand-chose » de ma vie s’est transformé en une succession de belles opportunités et de petites étoiles qui se sont alignées sur ma route pour me permettre de tourner ce premier court-métrage, avec l’aide précieuse de Rocio Barba Fuentes et Giacomo Nudi des Films Cosmos qui ont orchestrés de main de maître la gestion du tournage et de la post-production, grâce à l’appui du programme La Collaboration de Spira, le CALQ, Post-moderne et le Studio le Nid (Pierre-Philippe Côté).