Catalogue de films
Voltige
Synopsis
Anna, une fille ukrainienne de douze ans, a récemment immigré à Montréal après avoir fui la guerre. À travers "Voltige", nous suivons cette jeune gymnaste dans son quotidien, entre les salles d’entraînement, l’école et les moments qu’elle partage avec sa famille. Confrontée aux fantômes du passé, aux défis de l’exil et à son besoin viscéral d’appartenance, la protagoniste essaie de comprendre sa nouvelle identité et de retrouver son équilibre.
Équipe
- Scénario : Luiza Cocora
- Montage : Emmanuelle Lane, Terence Chotard
Genre
Thèmes
Biographie
Filmographie
-
Les vies qui nous restent2015
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If This Isn't Love2018
Festivals
- 2024 -
Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM)
Mot de la réalisatrice
"Voltige" a été inspiré par ma rencontre avec une jeune femme d’origine ukrainienne, Olga, qui est entraîneure sportive dans un gymnase que je fréquentais. Après avoir perdu son mari à la guerre, Olga a réussi à s’enfuir et s’est installée à Montréal avec sa fille Anna (12 ans), son fils Nikita (10 ans) et sa mère, Tatiana.
Comme nous sommes chacune originaires d’Europe de l’Est, nous nous sommes vite rapprochées. Sa résilience et son courage me touchent profondément, et je crois qu’il existe un lien organique entre sa force de caractère et sa formation sportive. J’ai voulu réaliser ce documentaire à travers les yeux de sa fille, Anna, qui pratique également la gymnastique acrobatique.
Je crois que ce sport, d’un grand potentiel cinématographique, peut être vu comme une métaphore poétique de l’expérience à la fois vertigineuse et exigeante que la protagoniste vit. Entraînant une rupture avec nos racines et nos repères, l’exil, en tant qu’état d’âme, peut être ressenti comme un saut dans l’inconnu, dans le vide. Comme dans la gymnastique acrobatique, on a l’impression de se soulever contre la gravité et de la défier. La condition de l’exilé est toujours suspendue entre l’espoir de pouvoir retrouver sa place ailleurs et la nostalgie du pays qu’on a quitté.
Anna est la plus introvertie de la famille. Elle a accumulé beaucoup d'émotions, et les entraînements épuisants l’aident à étouffer son traumatisme. La gymnastique est aussi une métaphore qui reflète le processus de deuil qu’Anna traverse : chaque fois qu'elle tombe et se relève, cela devient une représentation de son cheminement émotionnel, oscillant entre l’espoir et la douleur. Comme dans le sport qu’elle pratique, elle doit faire preuve de force, de persévérance et de résilience pour retrouver et maintenir son équilibre. Ce film a été réalisé dans le cadre de la résidence « Regard sur Montréal », dont j’ai été la lauréate en 2023, avec l’appui du CAM, de l’ONF, de la SODEC, des RIDM et des Films de l’Autre.