Catalogue de films
Que nos corps traversent
Synopsis
L’hiver. Propulsés au large du fleuve Saint-Laurent. À bord, des silhouettes curieuses et obstinées. Émerge la cadence des rames du canot à glace, qui marque l’élan vers un territoire erratique, absolu, à la rencontre des sensibles communs. Une immersion sans compromis à travers la matière, qui nous confond par l’infiniment petit, à ce qui nous définit, nous unit, nous surpasse. Un parcours synesthésique par ce que nos corps traversent.
Équipe
- Scénario : Geneviève Bélanger Genest
- Direction de la photographie : Geneviève Bélanger Genest
- Montage : Geneviève Bélanger Genest
- Prise de son : Robin Servant
- Mixage : Bruno Bélanger
- Conception sonore : Robin Servant
- Musique : Robin Servant
- Production : Geneviève Bélanger Genest
Genre
Thèmes
Bande-annonce
Biographie
Diplômée en arts numériques, Geneviève vit à Saguenay, Québec. Son travail porte sur la relation entre l’humain et le territoire, où elle transmet des expériences immersives, propulsant le spectateur dans un univers normalement inaccessible. En 2011, elle réalise le documentaire, « Devenir abeille ». Sa dernière réalisation « Que nos corps traversent », juxtapose des images filmiques à celles numériques. Parallèlement à sa pratique, elle est également assistante à la réalisation.
Filmographie
-
2011Devenir abeille / 30 min.
Festivals
- 2022 -
En compétition | REGARD - Festival international du court métrage au Saguenay, Canada
En compétition | 12th Athens Animfest
En compétition | GIV - vidéos de femmes dans le parc, Canada
En compétition | Les Percéïdes / Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie, Canada
En compétition | Antimatter [Media Art], Canada
En compétition | Istanbul International Experimental Film Festival, Istanbul
Mot de la réalisatrice
Durant trois saisons hivernales, j’ai suivi une équipe féminine de canot à glace, dont le port d’attache est la marina de Rimouski. De manière exploratoire, je profitais de leurs entrainements pour collecter une banque d’images et de sons, issus de micros cravattes, de micros-contacts, d’hydrophones et de caméras Go Pro, fixés sur l’embarcation et les canotières. De cette collecte est née l’envie d’aborder le médium vidéographique de manière organique. Face au caractère brut, inconditionnel et imposant de la banquise, j’ai travaillé la matérialité des images afin que l’expérience du spectateur demeure saisissante et absolue, au même titre que ce que le canot à glace évoque pour les canotières. C’est ensuite amorcé une recherche esthétique de peinture à l’encre sur pellicule 16mm. Certaines images numériques ont été transférées sur le support filmique, afin d’être manipulées autrement que numériquement. Ainsi, l’amalgame des supports analogiques et numériques déjoue le regard du spectateur.
La conception sonore a été réfléchie selon le même leitmotiv que l’image, c’est-à-dire faire ressentir plutôt que dire. Bâties en parallèle, ces deux étapes de conception se sont nourries conjointement, résultant un dialogue créatif avec le concepteur et musicien Robin Servant. Les sons issus de la friction entre l’embarcation et les textures de glace, en plus des coups de cadence de rame ou de trotte, ont été transformés par des effets électroacoustiques, transcendant la réalité de l’hiver pour parvenir à faire plonger dans une plus grande introspection. Une expérience qui prend tout son sens en salle, par la finesse de la spatialisation des sons.
À partir de ces corps en mouvement, je convie le spectateur à devenir ce corps depuis l’intérieur. Sous un angle ontologique, l’expérience du canot à glace nous fait réfléchir à la matière, celle qui nous compose et celle qui nous entoure. La banquise est exploitée de manière immersive, où le médium de la vidéo permet une extension vers ces lieux abstraits et inaccessibles. Le film nous mène vers un paysage plutôt confrontant, dont les contrastes nous ramènent à notre condition, de l’immensément petit à l’infiniment grand.